Voile: Coville pulvérise le record du tour du monde en solitaire
Thomas Coville en 2010.Gwen4435/Wikimedia Commons
Le
Français Thomas Coville a remporté son pari fou en pulvérisant dimanche
25 décembre le record du tour du monde à la voile en solitaire, en
multicoque et sans escale en franchissant la ligne d'arrivée virtuelle
au large d'Ouessant (Finistère) au bout de 49 jours, 3 heures, 7 minutes
et 38 secondes. Il bat le précédent record, établi en 2008 par Francis
Joyon sur le multicoque Idec, de 8 jours, 10 heures, 26 minutes et 28
secondes.
Moins de 50 jours pour
faire le tour de la planète ! Thomas Coville, le skipper de Sodebo
Ultim', a battu le record du tour du monde à la voile en solitaire avec
huit jours d'avance sur le temps de référence. Le jour de Noël, le marin
breton âgé de 48 ans a franchi la ligne d'arrivée après avoir parcouru
52 597 km (28 400 miles) à la vitesse moyenne de 24,09 noeuds (45 km/h).Le skipper est attendu à Brest ce lundi matin 26 décembre, après une dernière nuit « de décompression » à bord de son maxi-trimaran, où l'a rejoint son équipe. « Thomas signe un superbe chrono, au terme d'un tour parfaitement négocié. Bravo pour sa performance et pour sa persévérance. Il place, avec ce bateau plus grand et plus toilé que ne l'était mon trimaran Idec, la barre très haute », a réagi dans un communiqué Francis Joyon, qui tente actuellement de battre le record du tour du monde à la voile en équipage et sans escale.
Outre ce record du tour du monde en solitaire et sans escale, Coville a signé le cinquième meilleur temps de l'histoire pour une circumnavigation d'ouest en est, derrière 4 temps établis par des bateaux en équipage. Le meilleur temps encore jamais égalé est celui de l'équipage emmené par Loïck Peyron en 2012 (45 j 13 h 42 min 53 sec).
Deux ans de préparation
« Un exploit plein de courage », a twitté le président de la République François Hollande. Le secret de la réussite époustouflante de Coville ? Un bateau puissant (31 m de long pour 21 m de large), équipé de foils - appendices latéraux qui permettent de surélever le bateau et de lui faire gagner de la vitesse - et pour la première fois d'un safran (la partie immergée du gouvernail) avec des plans porteurs, qui stabilisent le bateau.
Mais la clé est aussi dans l'expérience de Coville, capable de manoeuvrer une telle machine, particulièrement éprouvante physiquement. Il s'est préparé pendant deux ans, en travaillant son aspect mental, lui qui peinait à se faire confiance. Ce marin éclectique vient de réaliser son huitième tour du monde, dont quatre en solitaire, six en multicoque et deux en monocoque.
Père de 2 enfants, cet ingénieur diplômé est un amoureux de la nature, de la musique et de la littérature. Tout petit, il s'est découvert une passion pour la mer. Adolescent, il regardait arriver depuis la fenêtre du lycée les voiliers qui se rendaient à Saint-Malo pour prendre le départ de la Route du Rhum.
Au tour de François Gabart
Après deux victoires sur le Tour de France à la voile, il est de l'aventure du Trophée Jules-Verne aux côtés d'Olivier de Kersauson en 1997. Il gagne la Route du Rhum en monocoque en 1998, puis, associé à Yves Parlier, la Route de l'Or New York-San Francisco, et ensuite la Jacques-Vabre.
Depuis presque 20 ans, il réalise ses projets avec Sodebo, une entreprise alimentaire vendéenne. Même si Coville a placé la barre très haute, des candidats à sa succession se sont déjà fait connaître. François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012/2013, s'attaquera au record du tour du monde avec son multicoque Macif (30 m) en 2017. Et en 2019 aura lieu une course autour du monde en solitaire avec des grands multicoques. Une épreuve comparable au Vendée Globe, qui se déroule actuellement mais qui oppose des monocoques.
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