Les conséquences économiques des attentats terroristes en France
En France, les attentats terroristes ont eu un impact fort sur l'économie, essentiellement sur le secteur touristique.REUTERS/Charles Platiau
Les dernières années auront été marquées par de terribles attentats en France. Des drames humains qui ont eu aussi un impact économique, essentiellement sur le secteur touristique. Un chiffre résume bien l’ampleur de ces conséquences : 2,6 millions de touristes en moins entre novembre 2015 et octobre 2016, rien qu’à Paris et dans sa région.
Certaines régions s’en sortent bien
Les zones rurales et montagneuses – loin des villes, loin des foules, et donc moins exposées a priori – et le littoral atlantique ont vu leurs fréquentations augmenter cet été : +2,7% pour les campagnes, +0,6% pour la montagne, par rapport à l’été précédent.
Par ailleurs, si les touristes étrangers ont manqué à l’appel, les touristes français, eux, ont résisté. Il faut dire qu’ils ont été moins nombreux à partir en vacances à l’étranger, en Turquie et au Maghreb notamment, là aussi par crainte d’attentats et pour des questions de pouvoir d’achat...
Très légère baisse de la consommation textile
On a constaté une petite baisse des achats de vêtements. La consommation en textile et habillement devrait terminer l’année sur un recul de 1,8%. Un recul qui n’est pas dû uniquement aux attentats. La météo a joué aussi. Mais l’impact des attentats a tout de même été « très fort », selon Dominique Jacomet, directeur général de l’Institut français de la mode.
La hausse de la « taxe terrorisme »
Le gouvernement a annoncé un plan de près de 43 millions d’euros début novembre pour promouvoir la destination France, soutenir les professionnels du secteur et assurer la sécurité des sites touristiques.
Il y a aussi le fonds d’indemnisation des victimes : 8,5 millions d’euros ont déjà été versés. Ce fonds est financé par une contribution prélevée sur les contrats d’assurances de biens : 3,30 euros sur chaque contrat l’an dernier, 4,30 euros cette année, 5,90 euros à partir du 1er janvier. Une hausse de ce que l’on appelle la « taxe terrorisme » qui s’explique bien entendu par l’augmentation du nombre de victimes. « En deux ans, le fonds a été sollicité plus que depuis sa création » en 1986, a expliqué Juliette Méadel, la secrétaire d’Etat en charge de l’Aide aux victimes.
Pas de traces durables
Sur le long terme, les attentats ne devraient pas laisser de traces durables sur l’activité économique globale du pays. Si la France devrait finir l’année 2016 sur une croissance de 1,2 %, soit moins que prévu, c’est à cause des mauvaises conditions météo qui ont fortement pénalisé l’agriculture française.
En ce qui concerne le tourisme, il est difficile de dire dans combien de temps tout rentrera dans l’ordre. Selon l’Insee, la fréquentation a continué à baisser au troisième semestre, mais ce recul est moindre que ceux enregistrés au premier et au deuxième semestre. L’Observatoire de l’Office du tourisme et des congrès de Paris estime, pour sa part, que la capitale retrouvera au cours du premier semestre 2017, les niveaux de fréquentation d’avant les attentats du 13 novembre 2015 si bien sûr aucun autre drame ne vient endeuiller la France d’ici là.
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