Le retour des troubles en RDC stresse les cours du cuivre
Une mine de cuivre à Kolwezi, dans le sud-est de la RDC.AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU
Les cours du cuivre ont gagné près de 20% en deux mois. Et le retour des troubles en RDC n'est sans doute pas étranger à ce rebond des prix.
Le report des élections par Joseph Kabila en RDC et les protestations que cela provoque dans le cinquième pays producteur de cuivre au monde raniment le spectre des guerres civiles des années 1990 et 2000 : des millions de morts et de réfugiés, et une économie congolaise anéantie. Or cette économie est avant tout minière, avec 80 % des exportations. Cette année, la production de cuivre a déjà baissé de 10 % du fait de la fermeture de mines par Glencore, pour des raisons économiques. Mais entre 1996 et 2003, la production de cuivre s’était effondrée de 96 %.
Incertitudes
Aux interrogations sur l’avenir du Congo s’ajoutent les incertitudes sur l’offre de cuivre en Indonésie. La province de Papouasie abrite le gisement géant de Grasberg, la deuxième plus grande mine de cuivre au monde, derrière Escondida au Chili. Or les autorités de Jakarta doivent interdire à partir de janvier l’exportation du cuivre qui n’aura pas été raffiné sur le sol indonésien. Les groupes miniers avaient trois ans pour construire des raffineries. Mais la société américaine Freeport McMoRan qui gère la mine géante n’est pas très favorable à cette transformation locale, peu rentable pour elle.
L’offre de cuivre pourrait donc être amoindrie brutalement dans les semaines qui viennent, que ce soit en Asie ou en Afrique. Les demandes de livraison du cuivre des entrepôts de la bourse des métaux, disséminés dans le monde entier, sont au plus haut depuis deux ans à la Nouvelle-Orléans, depuis 13 ans en Corée du Sud. Ce qui stresse les cours du métal rouge, depuis octobre, après deux ans de déclin.
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