Cambodge: le chef de l’opposition condamné à cinq ans de prison
L'opposant Sam Rainsy vit en exil à Paris.REUTERS/Romeo Ranoco/
Le
chef de l'opposition cambodgienne Sam Rainsy a été condamné ce mardi 27
décembre à cinq ans de prison pour avoir laissé poster sur sa page
Facebook un faux engagement du gouvernement à effacer la frontière entre
Cambodge et Vietnam. Cette condamnation s'inscrit dans une campagne de
répression contre les détracteurs de l'homme fort cambodgien, Hun Sen,
au pouvoir depuis 31 ans.
Sam Rainsy, qui vit en exil à Paris, a été condamné en absence par le tribunal municipal de Phnom Penh pour un post
publié par une autre personne sur sa page Facebook au sujet de la
question sensible de la frontière avec le Vietnam. Le tribunal municipal
de Phnom Penh a jugé Sam Rainsy et deux de ses collaborateurs coupables
d'avoir cité une version falsifiée d'un traité frontalier signé par les
deux pays en 1979.L'opposition critique la manière dont la frontière de 1 270 km a été négociée. Elle accuse le parti majoritaire de laisser le Vietnam empiéter sur le territoire cambodgien en utilisant de fausses cartes.
Le sénateur cambodgien Hong Sok Hour, qui est également citoyen français, avait également été condamné en novembre à sept ans de prison pour cette même publication. Il avait alors assuré qu’il ne savait pas que le document qu'il a partagé sur Facebook était un faux.
Sam Rainsy, exilé en novembre 2015
Lors de l’audience, le chef de l’opposition Sam Rainsy a été notamment condamné pour complicité de falsification de document public ou encore incitation aux troubles.
Sam Rainsy avait pris le chemin de l'exil en novembre 2015 pour se soustraire à un mandat d'arrêt lancé contre lui dans une affaire de diffamation. Après avoir manifesté contre la victoire, truquée selon lui, du parti au pouvoir aux élections de 2013, Sam Rainsy avait réussi à manœuvrer habilement, acceptant finalement de siéger au Parlement avec son parti. La communauté internationale a plusieurs fois appelé l'inamovible Premier ministre Hun Sen au dialogue politique, en vain jusqu'ici. Le climat d'intimidation a été renforcé par le meurtre, en juillet, en plein jour dans la capitale, d'un politologue critique du gouvernement.
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