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Etats-Unis: Donald Trump bouscule les traditions diplomatiques américaines

Etats-Unis: Donald Trump bouscule les traditions diplomatiques américaines

media Donald Trump n'a toujours pas nommé son secrétaire d'Etat. Scott Olson/Getty Images/AFP
Donald Trump a semble-t-il décidé de rompre avec les traditions en matière de diplomatie. Le milliardaire, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, a fait preuve de l’imprévisibilité qui le caractérise cette semaine dans le domaine des relations internationales.
Le risque était connu d’avance. En revenant sur les réseaux sociaux sur la conversation qu’il a entretenu vendredi 2 décembre avec la présidente taïwanaise, Donald Trump savait qu’il pouvait s'attirer la colère de la Chine. Mais le milliardaire aime les paris risqués. Officiellement, les Etats-Unis soutiennent le principe d’une « Chine unique », mais en discutant avec la présidente taïwanaise, Donald Trump a fait une entorse à cette ligne adoptée depuis 1979.
Bien qu'elle dynamite près de quatre décennies de tradition diplomatique, l'initative a été saluée par quelques voix aux Etats-Unis. Et notamment celle de Ted Cruz, rival de Donald Trump à l'investiture républicaine. « Je préfère de très loin voir Donald Trump parler à la présidente Tsai qu'à Raul Castro à Cuba ou à l'Iranien Hassan Rohani », a a-t-il tweeté. Une allusion à Barack Obama qui a œuvré au rapprochement avec Cuba et négocié un accord nucléaire avec l'Iran.
L'ancien porte-parole du président George W. Bush, Ari Fleischer, a également manifesté son soutien au président élu. Estimant que la Chine adoptait une attitude de plus en plus agressive à l'égard des Etats-Unis, Ari Fleischer a écrit sur Twitter : « Cela ne me dérange pas que Trump ne se laisse pas faire »... à condition qu'il ait agi « en connaissance de cause ». La maigre communication de l'équipe de Donald Trump au sujet de sa conversation avec la présidente de Taïwan n'a en effet pas permis aux experts de déterminer s'il s'agissait d'une erreur d'appréciation ou d'un geste calculé.
La Chine, qui préfère certainement attendre son investiture pour discuter directement avec le nouveau président américain, a préféré pour l’instant minimiser la portée de cet échange téléphonique, précisant juste qu’elle espère que personne n’interfèrera dans les relations entre Washington et Pékin.
En début de semaine, Donald Trump avait déjà étonné en s'entretenant directement avec le Premier ministre pakistanais Newaz Sharif. Après avoir accusé le Pakistan de trahison et de mépris pendant sa campagne, il l'avait cette fois couvert d'éloges et accepté une visite sur place. Cela pourrait déplaire à l’Inde qui entretient des relations exécrables avec Islamabad. Il a également échangé avec le président du Kazakhstan et le président philippin Rodrigo Duterte. Selon ce dernier, Donald Trump l'aurait encouragé dans sa très controversée guerre contre la drogue, en lui disant notamment qu'il appliquait « la bonne méthode ».
Ces discussions pourraient marquer une rupture dans le domaine diplomatique. Un président a le droit d’orienter sa politique comme bon lui semble. Mais à Washington, de nombreux experts jugent ces premières prises de contact plutôt inquiétantes, d'autant que le président élu s'était distingué tout au long de sa campagne par ses réactions épidermiques. « Ce qui s'est passé ces 48 dernières heures n'est pas simplement une évolution. Ce sont des pivots majeurs en politique étrangère, sans aucune prévision. C'est ainsi que débutent des guerres », a ainsi tweeté vendredi le sénateur démocrate Chris Murphy

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