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Tunisie: le gouvernement décidé à légiférer sur le racisme

Tunisie: le gouvernement décidé à légiférer sur le racisme

Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed, à Tunis, le 20 août 2016.
© REUTERS/Zoubeir Souissi

La mobilisation étudiante du week-end dernier incite le gouvernement à agir. Le Premier ministre Youssef Chahed s'est prononcé ce lundi en faveur d'une loi contre le racisme, en attente à l'Assemblée depuis près de deux ans. Il demande à ce que le texte soit examiné en priorité par le Parlement. Il s'agit de donner un cadre juridique permettant de sanctionner les crimes racistes, qui pour le moment ne sont pas punis en tant que tels par la loi tunisienne. Les associations tunisiennes saluent cette promesse.

Il aura malheureusement fallu cette agression, et une étudiante congolaise dans le coma, pour provoquer cette déclaration forte du Premier ministre. C'est ce que pense Saadia Mosbah, militante antiracisme et fondatrice de l'association M'nemty. Malgré tout, elle est satisfaite de la promesse de Youssef Chahed : « C'est une bonne chose qu'il en parle aujourd'hui, parce que, venant de la société civile toute seule, les doléances ne peuvent pas arriver. C'est la reconnaissance officielle de l'Etat tunisien que la discrimination raciale et que le racisme existent, et qu'ils sont prêts à se battre et à mettre toute en oeuvre pour éradiquer ça. »
« Il était vraiment temps »
Basile, un étudiant camerounais qui préfère ne pas donner son vrai nom, est membre d'une association d'étudiants subsahariens. Il est soulagé : « Il était vraiment temps que quelque chose soit fait, parce que la situation est vraiment en train de s'aggraver et elle nuit d'une certaine manière à l'image de la Tunisie. »
Si le texte est adopté dans les prochains mois, les discriminations raciales seront reconnues par la loi tunisienne, et le racisme sera un facteur aggravant en cas de crime, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

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