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RDC: reprise du dialogue politique sous l’égide des évêques

RDC: reprise du dialogue politique sous l’égide des évêques

Circulation pratiquement à l'arrêt dans les rues de Kinshasa, RDC, le 19 décembre 2016.
© REUTERS/Thomas Mukoya

Les discussions politiques reprennent en République démocratique du Congo, ce mercredi, alors que le mandat constitutionnel du président Kabila est arrivé à son terme depuis plus de 24 heures. Les évêques congolais vont tenter de sortir de l'impasse et d’éviter de nouvelles violences.

A Kinshasa, ce mercredi, la circulation reste timide, on est bien loin des embouteillages qui empoisonnent la vie des Kinois, mais les bus privés, ceux qu’on appelle « esprit de mort », circulent à nouveau, ce qui permet aux habitants des quartiers périphériques de rejoindre le centre de la capitale et d’aller travailler. Pour les boutiques, les commerces, c’est comme la circulation, l'activité reprend petit à petit.
Le dispositif sécuritaire est toujours en place, plus imposant que jamais. Le porte-parole de la police confirme ce retour au calme, parlant toutefois de « poches de résistance ». Le dispositif sécuritaire serait là pour « rassurer la population et lui permettre de vaquer à ses occupations ». Mais dans les quartiers contestataires, on dit avoir peur de ces policiers et de ces militaires qui « auraient même tué des gens juste parce qu’ils avaient des sifflets ». C’est la raison pour laquelle ces habitants disent avoir arrêté de manifester. Dans certains quartiers, des troubles perduraient encore ce matin, quelques coups de feu ont été entendus à Lemba et Matete. Il y aurait aussi eu des arrestations alors que gisent sur le sol les restes des barricades posées la nuit dernière.
Au moins 11 morts
Les autorités parlent de onze morts à travers le pays pour cette seule journée de mardi, mais d'autres sources avancent un bilan plus lourd. Il y aurait 26 tués au moins, selon Human Rights Watch. De son côté, le bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme fait état de 19 morts et 45 blessés. Un bilan provisoire.
Et la Monusco annonce qu’il y aurait eu près de 200 arrestations depuis vendredi. Un chiffre confirmé par Charles Bambara, le directeur de l'information publique de la Monusco : « Nous pouvons confirmer la mort de 19 personnes que nous avons pu documenter. Les investigations se poursuivent toujours, car il y a d’autres allégations de personnes décédées suite aux manifestations. Nous pouvons aussi confirmer 45 personnes blessées et au moins 200 arrestations. Globalement, on peut dire que ces personnes arrêtées ou ces personnes tuées lors de ces manifestations sont essentiellement à Kinshasa, à Goma, à Lubumbashi. Beaucoup de personnes ont été interpellées, alors qu’elles exerçaient le droit de manifester, un droit qui est reconnu par la Constitution congolaise. Evidemment, nous avons protesté fermement face à ce constat que nous avons pu faire et nous appelons donc une fois de plus les forces de sécurité à plus de retenue et à faire un usage proportionné par rapport aux différentes manifestations sur le terrain ».
De nouveaux points de blocage
C'est donc dans ce contexte de tension que le dialogue reprend sous l'égide des évêques avec des représentants de la majorité et de l'opposition, au centre interdiocésain. Ce dialogue avait été suspendu la semaine dernière et sa reprise soulève beaucoup d’interrogations. A la suspension, samedi, les points de blocage restaient encore très nombreux notamment sur la libération ou la levée de poursuites contre certains responsables politiques, le statut du chef de l’Etat après le 19 décembre, la date et la séquence des élections.
Depuis, il y a eu quand même deux évènements majeurs qui compliquent encore un peu la situation. D’abord la nomination d’un nouveau gouvernement d’union nationale, le 19 décembre à minuit. Quels pourraient être aujourd’hui la place et le rôle de ceux qui négocient avec la coalition au pouvoir ? Et puis le discours d’Etienne Tshisekedi appelant à la résistance pacifique et à ne plus reconnaître l’autorité du chef de l’Etat. Les évêques ne sont pas toutefois pas revenus les mains vides de leur passage à Rome. Le message du pape au peuple congolais est clair : soyez les artisans de la réconciliation et de la paix. Le pape François dit également à ceux qui ont des responsabilités politiques d’écouter la voix de leur conscience, il leur demande de voir « les souffrances cruelles de leurs compatriotes ».

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