La grotte de Lascaux 4 dévoile de nouveaux secrets
Baptisée « Lascaux 4 », le centre international de l’art pariétal ouvre ses portes ce jeudi 15 décembre à Montignac, dans le sud-ouest de la France. Les visiteurs peuvent désormais y contempler la réplique authentique de la grotte de Lascaux et ses célèbres animaux peints il y a plus de 20 000 ans.
C’est un chef-d’œuvre de l’art préhistorique. La grotte de Lascaux, dont les salles et les galeries s’étalent sur environ 200 mètres est couverte de centaines de peintures rupestres datant d’il y a plus de 20 000 ans. Ce trésor, aussi incroyable soit-il, pâtit doucement de ce succès. La nouvelle réplique, inaugurée le 10 décembre par le Président de la République François Hollande, permettra d’aider à sa conservation.
La grotte victime de son succès
Rien ne prédestinait Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Simon Coencas et Georges Agniel à découvrir la grotte de Lascaux. Le 12 septembre 1940, lorsque les quatre adolescents s’engouffrent dans le souterrain, ils ne se doutent pas du vestige inestimable présent sur les parois de la cavité.
Trois mois plus tard, en décembre 1940, la grotte sera classée monument historique. Pendant 15 ans, les visiteurs se sont bousculés pour admirer les nombreuses peintures rupestres du site. Mais après plusieurs milliers d’années tapies dans l’ombre, le flot continu de visiteurs et le gaz carbonique qui en émanait ont fini par menacer la bonne conservation des œuvres d’art.
En mars 1963, André Malraux alors ministre des Affaires culturelles a donc annoncé la fermeture de la grotte pour des raisons de protection du site.
Une première réplique en 1983
Il faudra alors attendre 20 ans pour que les visiteurs puissent à nouveau contempler ces joyaux. Ou presque. Le 18 juillet 1983 s’ouvre en effet « Lascaux 2 », le premier fac-similé de Lascaux, installé à seulement 200 mètres de la grotte. 90 % des peintures de la grotte originale y sont représentées.
Depuis son ouverture, près de dix millions de visiteurs s’y sont rendus. Tant et si bien que les allées et venues des nombreux véhicules sur la colline ont fini par menacer une nouvelle fois la grotte originale.
« Au début des années 2000, l’État nous a demandé de sanctuariser la colline et de quitter ce site par mesure de sécurité pour les œuvres », explique Germinal Peiro, président du conseil départemental de Dordogne. « Nous avons donc eu l’idée de construire un nouveau centre d’interprétation, et il vient de voir le jour », se réjouit l’élu.
Un nouveau centre au pied de la colline
Après deux ans et demi de travaux, le centre international de l’art pariétal a donc vu le jour au pied de la colline qui abrite la grotte de Lascaux. La nouvelle réplique de la cavité constitue la pièce maîtresse du musée.
Une première réplique en 1983
Il faudra alors attendre 20 ans pour que les visiteurs puissent à nouveau contempler ces joyaux. Ou presque. Le 18 juillet 1983 s’ouvre en effet « Lascaux 2 », le premier fac-similé de Lascaux, installé à seulement 200 mètres de la grotte. 90 % des peintures de la grotte originale y sont représentées.
Depuis son ouverture, près de dix millions de visiteurs s’y sont rendus. Tant et si bien que les allées et venues des nombreux véhicules sur la colline ont fini par menacer une nouvelle fois la grotte originale.
« Au début des années 2000, l’État nous a demandé de sanctuariser la colline et de quitter ce site par mesure de sécurité pour les œuvres », explique Germinal Peiro, président du conseil départemental de Dordogne. « Nous avons donc eu l’idée de construire un nouveau centre d’interprétation, et il vient de voir le jour », se réjouit l’élu.
Un nouveau centre au pied de la colline
Après deux ans et demi de travaux, le centre international de l’art pariétal a donc vu le jour au pied de la colline qui abrite la grotte de Lascaux. La nouvelle réplique de la cavité constitue la pièce maîtresse du musée.
« Cette réplique est complète, affirme Gwenn Rigal, guide interprète à Lascaux et auteur de l’ouvrage Le temps sacré des cavernes. Avec Lascaux II, nous n’avons reproduit que la partie peinte de la grotte. ‘Lascaux 3’ qui est l’exposition internationale reprend les panneaux peints et gravés d’une salle appelée la ‘nef’. Avec Lascaux 4, on a reproduit la quasi-intégralité de la grotte », explique le guide.
Avant de la découvrir, le visiteur est amené à s’imprégner des lieux. Il déambule d’abord en plein air, en lisière de forêt, accompagné d’un fond sonore le ramenant 76 ans en arrière lorsque les adolescents ont découvert Lascaux.
L’entrée de la réplique se fait par un sas plongé dans l’obscurité. « Nous voulions que la grotte soit exactement comme elle était lorsque les adolescents l’ont découverte. Il y a donc très peu de clarté, la même température c’est-à-dire 13 degrés Celsius l’hiver, 16 degrés Celsius l’été et la même hydrométrie », précise Christophe Varaillon, le directeur des bâtiments du conseil départemental de Dordogne. En quelques minutes, l’œil s’habitue à la pénombre, l’oreille s’acclimate au silence. La visite peut démarrer.
L’entrée de la réplique se fait par un sas plongé dans l’obscurité. « Nous voulions que la grotte soit exactement comme elle était lorsque les adolescents l’ont découverte. Il y a donc très peu de clarté, la même température c’est-à-dire 13 degrés Celsius l’hiver, 16 degrés Celsius l’été et la même hydrométrie », précise Christophe Varaillon, le directeur des bâtiments du conseil départemental de Dordogne. En quelques minutes, l’œil s’habitue à la pénombre, l’oreille s’acclimate au silence. La visite peut démarrer.
Un bestiaire de 615 animaux
Après quelques pas seulement, le visiteur pénètre dans la salle des taureaux. Impossible de manquer l’immense fresque colorée où trônent taureaux, cerfs et autres chevaux. « Vous êtes dans les mêmes proportions, dans les mêmes volumes que dans la grotte originelle », promet Jean-Pierre Chadelle, un archéologue qui a eu la chance de pénétrer dans Lascaux.
Après quelques pas seulement, le visiteur pénètre dans la salle des taureaux. Impossible de manquer l’immense fresque colorée où trônent taureaux, cerfs et autres chevaux. « Vous êtes dans les mêmes proportions, dans les mêmes volumes que dans la grotte originelle », promet Jean-Pierre Chadelle, un archéologue qui a eu la chance de pénétrer dans Lascaux.
« Vous avez les pieds à la même hauteur. C’est presque plus facile de se mettre à la place de l’homme préhistorique que dans la vraie grotte, surtout en ce moment, car il y a de nombreux instruments de mesure qui assurent la conservation de la grotte », poursuit Jean-Pierre Chadelle.
La lumière met en avant l’intensité des couleurs. Les hommes de Cro-Magnon se sont servis de l’oxyde de manganèse pour obtenir un noir très profond. Les couleurs ocres, tantôt jaunes, tantôt couleur rouille proviennent de l’oxyde de fer. « Les sociétés préhistoriques qui sont à l’origine de ces œuvres n’étaient ni sauvages ni primitives. Ils étaient capables de dessiner des choses magnifiques, harmonieuses, grandioses même », ajoute Jean-Pierre Chadelle.
La lumière met en avant l’intensité des couleurs. Les hommes de Cro-Magnon se sont servis de l’oxyde de manganèse pour obtenir un noir très profond. Les couleurs ocres, tantôt jaunes, tantôt couleur rouille proviennent de l’oxyde de fer. « Les sociétés préhistoriques qui sont à l’origine de ces œuvres n’étaient ni sauvages ni primitives. Ils étaient capables de dessiner des choses magnifiques, harmonieuses, grandioses même », ajoute Jean-Pierre Chadelle.
Plus d’un millier de gravures
Nos ancêtres n’ont pas utilisé que la peinture. En véritables artistes polyvalents, ils se sont également servis de silex pour sculpter le calcaire. Il suffit d’éclairer les traits gravés pour que chevaux et vaches se dévoilent aux visiteurs.
Ces gravures s’observent plus particulièrement dans la seconde salle, baptisée « l’abside ». Le haut de la paroi forme une voûte sur laquelle sont taillées près d’un millier de figurations. Il y a 20 000 ans, ces gravures étaient couvertes de peintures. Seules celles qui recouvraient la calcite ont traversé les siècles. Les autres, appliquées à même le calcaire, se sont effacées avec le temps.
Répondre aux questions des visiteurs
Nos ancêtres n’ont pas utilisé que la peinture. En véritables artistes polyvalents, ils se sont également servis de silex pour sculpter le calcaire. Il suffit d’éclairer les traits gravés pour que chevaux et vaches se dévoilent aux visiteurs.
Ces gravures s’observent plus particulièrement dans la seconde salle, baptisée « l’abside ». Le haut de la paroi forme une voûte sur laquelle sont taillées près d’un millier de figurations. Il y a 20 000 ans, ces gravures étaient couvertes de peintures. Seules celles qui recouvraient la calcite ont traversé les siècles. Les autres, appliquées à même le calcaire, se sont effacées avec le temps.
Répondre aux questions des visiteurs
À la sortie du fac-similé, la visite n’est pas terminée. Des parties de la grotte ont à nouveau été reproduites. Cette fois-ci, les technologies de l’image et du virtuel permettent aux visiteurs d’aller plus loin dans la découverte des œuvres.
« On a tiré l’expérience de Lascaux 2. À la sortie du fac-similé, un grand nombre de visiteurs avaient des questions à poser à leurs guides, mais la visite était terminée, raconte André Barbet, chargé de l’exploitation du site Lascaux 4. Nous avons voulu pallier cette frustration », continue-t-il.
« On a tiré l’expérience de Lascaux 2. À la sortie du fac-similé, un grand nombre de visiteurs avaient des questions à poser à leurs guides, mais la visite était terminée, raconte André Barbet, chargé de l’exploitation du site Lascaux 4. Nous avons voulu pallier cette frustration », continue-t-il.
Une inconnue demeure toutefois. Que signifient ces peintures et ces signes gravés ? « Nous n’avons pas la pierre de Rosette pour les déchiffrer », ironise Jean-Pierre Chadelle. C’est aussi ce qui fait l’intérêt de la grotte de Lascaux. 76 ans après sa découverte, le site n’a pas encore dévoilé tous ses secrets et le mystère promet de durer encore quelques années.
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