France: trois juges d'instruction désignés dans l'affaire Adama Traoré
Trois
juges d'instruction ont été désignés à Paris, après le dépaysement de
l'enquête, pour poursuivre les investigations sur les conditions de la
mort d'Adama Traoré, après son interpellation par les gendarmes en
juillet dans le Val-d'Oise.
La
famille d'Adama Traoré, mort à 24 ans le 19 juillet dernier après son
interpellation par les forces de l'ordre, a toujours dénoncé une
possible « bavure » des gendarmes. Les proches du jeune homme
avaient demandé avec succès que l'affaire soit dépaysée, critiquant la
conduite de l'enquête et la communication du procureur de Pontoise.« C’est important, car il s’agit d’un dossier complexe qui nécessite un certain nombre d’investigations, qui n’ont malheureusement pas été réalisées lorsque l’enquête avait été confiée à un juge d’instruction à Pontoise. Donc, cette décision prise par la justice aujourd’hui est extrêmement importante et va dans le bon sens de la recherche de la vérité », confie à RFI l'avocat de la famille Traoré.
Me Yassine Bouzrou considère qu'un « certain nombre d’actes » doivent être réalisés, « un certain nombre d’auditions, un certain nombre de confrontations et surtout un certain nombre d’examens techniques. Voilà, les éléments qui devront être réalisés par les nouveaux juges d’instruction et qui n’ont pas été réalisés jusqu’à maintenant. »
La mort d'Adama Traoré avait entraîné, dans les nuits qui avaient suivi, des violences à Beaumont-sur-Oise, sa ville d'origine, ainsi que dans les communes voisines. Malgré deux autopsies, la cause du décès n'a jamais pu être établie avec certitude, mais les médecins ont mis en évidence un syndrome asphyxique.
Lors de son arrestation, le jeune homme aurait été maintenu au sol sous le poids des corps de trois gendarmes. « Il faut tout reprendre depuis le début, notamment pour savoir si ce sont les conditions de l'interpellation qui ont conduit à ce syndrome asphyxique », considère l'avocat.
Pour Me Yassine Bouzroue, le dépaysement est essentiel dans cette affaire, et ce pour différentes raisons. « La raison principale, c’est la proximité entre les forces de l’ordre qui pourraient éventuellement être poursuivies dans ce dossier et la justice de Pontoise. »
« Cest la raison pour laquelle nous estimions que pour des raisons de sérénité et afin que la justice puisse avancer convenablement, il fallait que cette enquête s’éloigne de Pontoise et c’est une bonne chose que la Cour de cassation ait accepté cette demande », conclut le conseil des proches de la famille.
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