En Afrique du Sud, la diaspora africaine manifeste contre les attaques racistes
© REUTERS/Mike Hutchings
Une manifestation contre la xénophobie s’est tenue ce lundi à Johannesburg, en Afrique du Sud. Une cinquantaine de membres de la diaspora africaine ont protesté devant les bureaux du maire de la ville. Celui-ci est accusé d'avoir tenu des propos xénophobes à l'encontre des étrangers vivant dans le pays. L'Afrique du Sud est régulièrement secouée par des vagues de violences xénophobes.
Les manifestants veulent des excuses. Il y a deux semaines, le maire de Johannesburg a créé la polémique avec une petite phrase sur les étrangers illégaux qui sont responsables de la criminalité dans le centre-ville. Pour ces manifestants, les propos d'Herman Mashaba sont irresponsables dans un pays où les étrangers sont régulièrement victimes de violence.« Il est le maire de la ville, normalement, il devrait parler pour la protection des citoyens, mais quand il qualifie les étrangers de criminels, c’est une attaque contre les étrangers », estime un manifestant. Un autre veut clarifier la situation : « On n’est pas illégaux parce qu’on veut être illégaux. On est illégaux parce que le système sud-africain nous refuse ».
Tous évoquent les années d'attentent pour obtenir des papiers, l'hostilité des fonctionnaires sud-africains et les demandes constantes de pots-de-vin pour envoyer ses enfants à l'école ou être soigné dans les hôpitaux : « Moi je suis pédiatre. Il y a beaucoup de femmes étrangères qui meurent parce qu’on leur demande de payer 10 000 rands (presque 700 euros) pour un accouchement. Comme elles n’ont pas ça, elles ne viennent pas à l’hôpital à temps. Et parfois, quand ce sont des accouchements compliqués, elles meurent ou bien le bébé meurt ».
Les manifestants déplorent les propos du maire qui banalisent la xénophobie. Et évoquent surtout le manque de sanction des autorités. En 2008, plus de 60 personnes sont décédées lors de violence xénophobe à Johannesburg et à ce jour quasiment aucune condamnation n'a été prononcée.
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