Chili: la femme de Pinochet devant la justice pour détournement de fonds publics
Ce mercredi 14 décembre, Lucia Hiriart de Pinochet va être interrogée par la justice pour son rôle dans les délits présumés de détournement et malversation de fonds publics. La femme de l’ancien dictateur aurait utilisé la fondation à but non lucratif Cema Chile, qu’elle présidait, pour s’enrichir personnellement.
De notre correspondante à Santiago,
A 9h30, ce mercredi 14 décembre, le juge Guillermo de la Barra va interroger pour la première fois Lucia Hiriart de Pinochet, qui a célébré samedi son 94e anniversaire ainsi que les dix ans du décès de son mari. Les questions ne devraient pas manquer. La première dame de la dictature (1973-1990) est accusée d’avoir accaparé des centaines de biens immobiliers de l’Etat - terrains, maisons, édifices - à travers la fondation Cema Chile qu’elle a présidée entre 1973 et août de cette année, et d’en avoir vendu une partie pour son usage personnel et celui de sa famille.
Jusqu’ici, les différentes enquêtes journalistiques ont réussi à comptabiliser 236 biens au nom de cette fondation, répartis dans tout le Chili, et la vente d’une partie d’entre eux pour une valeur de près de 14,5 millions d’euros. Mais selon les journalistes qui mènent l’enquête, ce ne serait là que la pointe de l’iceberg. Combien de biens publics ont été donnés gratuitement sous la dictature à Cema Chile ? Combien ont été vendus ? Où est passé l’argent ? Des questions pour lesquelles le ministère des Biens nationaux d’une part et les députés communistes Karol Cariola et Hugo Gutierrez ainsi que l’association des familles de disparus (AFDD) d’autre part, espèrent obtenir des réponses à travers leurs plaintes en justice.
Cema Chile naît en 1954. La fondation est destinée à être dirigée par les premières dames, et son objectif est, selon ses statuts, « l’organisation, la coordination et l’exécution d’activités ayant pour finalité un meilleur bien-être matériel et spirituel des familles chiliennes, tout particulièrement orientées vers l’enfant, la femme et les foyers les plus modestes. »
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