Le débat sur le salaire minimum relancé
En Afrique du Sud, le Premier ministre Cyril Ramaphosa a annoncé la mise en place d'un salaire minimum à 3 500 rands par mois soit 230 euros. Trop peu selon les syndicats beaucoup trop selon les patrons !REUTERS/Skyler Reid
Le 20 novembre dernier, le Premier ministre sud-africain, Cyril Ramaphosa, annonçait la mise en place prochaine d’un salaire minimum national. De quoi susciter le débat quant aux effets de cette mesure. Va-t-elle vraiment réduire les inégalités ? Risque-t-elle d’affecter la croissance du pays ? Le salaire minimum est déjà en place dans plusieurs dizaines de pays africains, avec de très grandes disparités.
Plus de 20 ans après la fin de l’apartheid, les inégalités n’ont jamais été aussi fortes en Afrique du sud. Un constat qui a imposé l’idée de généraliser le salaire minimum, de ne plus le réserver aux secteurs jugés vulnérables comme les mines et l’agriculture.
Cyril Ramaphosa, le Premier ministre sud-africain. « Le salaire minimum national devrait être de 3 500 rands par mois. Il est destiné à permettre de réduire la pauvreté en Afrique du sud. Commencer à lutter contre les inégalités. C’est une proposition, qui doit encore être discutée ».
3 500 rands, soit 230 euros. Trop peu pour les syndicats des travailleurs, beaucoup trop selon les patrons.
En Guinée, cela fait trois ans qu’un Salaire minimum interprofessionel garanti, ou SMIG a été instauré. Mais pour Kadiatou Ba de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée, à 440 000 francs soit 46 euros par mois, il ne permet pas de sortir de la misère.
Le Maroc, lui, a le plus fort salaire minimum d’Afrique : 2 570 dirhams, près de 250 euros par mois. Mais il ne couvre que partiellement la population active.
« Au Maroc d’ailleurs comme dans beaucoup de pays d’Afrique, il y a une distinction à faire entre le secteur formel et le secteur informel et les chiffres dont on parle, c’est pour le secteur informel où on a peu près 3 millions de Marocains qui sont occupés dans ce secteur sur une population active de l’ordre de 12 millions de personnes. La population couverte par ce salaire minimum est relativement faible.Cela fait qu’une minorité est couverte par ce salaire minimum », explique Mohamed Oulkhouir, avocat spécialiste du droit du travail.
3 500 rands, soit 230 euros. Trop peu pour les syndicats des travailleurs, beaucoup trop selon les patrons.
En Guinée, cela fait trois ans qu’un Salaire minimum interprofessionel garanti, ou SMIG a été instauré. Mais pour Kadiatou Ba de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée, à 440 000 francs soit 46 euros par mois, il ne permet pas de sortir de la misère.
Le Maroc, lui, a le plus fort salaire minimum d’Afrique : 2 570 dirhams, près de 250 euros par mois. Mais il ne couvre que partiellement la population active.
« Au Maroc d’ailleurs comme dans beaucoup de pays d’Afrique, il y a une distinction à faire entre le secteur formel et le secteur informel et les chiffres dont on parle, c’est pour le secteur informel où on a peu près 3 millions de Marocains qui sont occupés dans ce secteur sur une population active de l’ordre de 12 millions de personnes. La population couverte par ce salaire minimum est relativement faible.Cela fait qu’une minorité est couverte par ce salaire minimum », explique Mohamed Oulkhouir, avocat spécialiste du droit du travail.
Le cheval de bataille du gouvernement est de réduire la part de l’informel. L’organisation internationale du travail le rappelait dans son rapport de 2015. Pour réduire les inégalités, l’un des impératifs est d’améliorer la régulation du monde du travail. Ce qui passe notamment mais pas seulement par l’instauration du salaire minimum.
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