Jeudi 1er décembre, les Gambiens sont appelés aux urnes. Mais cette élection présidentielle semble déjà jouée, tant Yahya Jammeh tient son pays d’une main de fer depuis 22 ans. Cette période électorale est néanmoins une fenêtre pour l'opposition qui peut critiquer le pouvoir et le chef de l'Etat et tenir des réunions. La campagne se termine ce mardi 29 novembre à minuit. Les deux camps préparent leurs derniers meetings.
Il est 22h30 lundi 26 novembre. Une marée verte déferle à Sukuta Village. Le vert, c’est la couleur des partisans de Yahya Jammeh et des des soldats qui sécurisent le périmètre. L'ambiance est festive mais un pick-up équipé d'une arme de gros calibre trône. Lorsque l'homme fort de Banjul arrive, la foule devient hystérique.
Tout sourire, Yahya Jammeh serre des mains par centaines et lorsqu'on lui demande pourquoi les Gambiens doivent à nouveau voter pour lui, la réponse fuse : « Parce que j'ai sorti la Gambie de l'âge de pierre et j'en ai fait un pays moderne », lance celui qui dirige le pays depuis 22 ans.
Interrogé sur les opposants emprisonnés suite à une manifestation interdite, le président gambien se montre une fois de plus très clair : « Ils sont en prison parce qu'ils ont commis une offense, explique-t-il. Je ne leur pardonnerai jamais. »
Adama Barrow croit en ses chances
L'hymne national résonne aussi à 5 kilomètres de là. Deux ampoules éclairent difficilement le terrain où Adama Barrow, candidat de l'opposition, tient son meeting. Ses sympathisants pointent en l'air un carton rouge.
« Nous souffrons depuis 22 ans. Nous n'avons pas de liberté en Gambie et nous voulons la liberté », lance le candidat à l’élection présidentielle. Adama Barrow, cherche à galvaniser ses troupes et affirme ne pas craindre Yahya Jameh. « Je n'ai pas peur de lui, il est gambien comme moi, assène-t-il. Nous sommes en lutte pour la présidence et j'ai de très, très bonnes chances. »
Il sera toutefois sans doute difficile de battre Yahya Jammeh, mais le résultat de l'opposition permettra par contre de mesurer l’ampleur de la contestation contre le président dans le pays.
Commentaires
Enregistrer un commentaire