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Venezuela: l'échec de l'opposition sur le référendum anti-Maduro

Venezuela: l'échec de l'opposition sur le référendum anti-Maduro

mediaJulio Borges, le nouveau président de l'Assemblée nationale vénézuelienne.REUTERS/Marco Bello
Au Venezuela, l'opposition majoritaire à l'Assemblée Nationale avait promis en 2016 « une sortie constitutionnelle, pacifique, démocratique et électorale » du gouvernement de Nicolas Maduro. Sa stratégie : un référendum révocatoire contre le président. Une procédure seulement possible à mi-mandat, et qui a vite pris des allures de contre-la-montre. Date limite pour ce scrutin, le 10 janvier 2017. Passée cette date, même en cas de victoire de l'opposition, ce serait alors le vice-président qui succèderait à Nicolas Maduro et le parti chaviste resterait au pouvoir. Or, cette date limite, c'est demain et il n'y a aucune chance de voir un référendum révocatoire ce lundi 9 janvier.
De notre correspondant à Caracas,
Il n'y a plus eu de suspense depuis le 20 octobre dernier. Le référendum révocatoire est un long processus, avec 2 étapes à la clé avant le scrutin : la première, collecter 1% de signatures des inscrits sur les listes électorales. La deuxième : rassembler 20% des inscrits, soit près de 4 millions d'électeurs, en trois jours.
Cette étape devait se dérouler fin octobre et, coup de théâtre, le 20 octobre, les autorités électorales ont « suspendu jusqu'à nouvel ordre » le référendum révocatoire. Le processus est toujours suspendu aujourd'hui. Depuis cette décision, l'opposition martèle que le référendum lui a été « séquestré » et que le Conseil national électoral joue le jeu du gouvernement ! En face, les chavistes, eux, n'ont de cesse de dénoncer « la plus grande fraude de l'histoire du Venezuela » et affirment que Nicolas Maduro restera président jusquà la fin de son mandat, en décembre 2018.
La promesse d'en finir avec le gouvernement n'a donc pas été tenue et marque donc le plus gros échec de l'opposition en 2016. Pour cette deuxième année de mandat majoritaire dans l'hémicycle, l'opposition a depuis ce jeudi 5 janvier son nouveau président à l'Assemblée nationale. L'enjeu : reprendre l'offensive anti-Maduro.
La stratégie de l'opposition
A peine nommé, le nouveau président de l'hémicycle, Julio Borges, a annoncé la couleur : la procédure politique contre Nicolas Maduro d'abandon de poste pour « manquements aux devoirs » va reprendre dans les prochains jours. Et cette décision devrait permettre selon lui de nouvelles élections générales.
Mais pour être acceptée, cette décision devra passer sur le bureau du Tribunal Suprême de Justice, le TSJ. Or, depuis janvier dernier, presque toutes les décisions votées par les députés ont été retoquées par la plus haute autorité judiciaire du pays. Les chances de succès de voir aboutir toute procédure politique contre Maduro semblent donc très réduites.
Après cette première année, on voit bien se dégager une problématique complexe pour l'opposition : comment maintenir la pression alors qu'elle ne détient qu'un seul pouvoir, le législatif, et qu'en raison du choc permanent avec le pouvoir judiciaire depuis un an, sa marge de manœuvre est très faible. Son maigre bilan de la première année écoulée en atteste.
Un dialogue national entre le gouvernement et l'opposition
Plus de deux mois après la première rencontre entre les deux camps, le dialogue a du plomb dans l'aile. La deuxième rencontre générale en décembre dernier avait été annulée : la faute, selon elle, au gouvernement qui ne tient pas ses engagements comme la libération de tous les opposants ou encore des élections anticipées notamment. Le prochain rendez-vous entre le gouvernement et l'opposition a été fixé au vendredi 13 janvier. Mais le secrétaire général de la Table de l'unité démocratique, MUD, l'a déjà annoncé : « il n'y aura pas de dialogue direct entre le gouvernement et l'opposition ».
Il faut dire que dès le début, l'opposition a affiché ses divergences face à toute tentative de dialogue: d'emblée, près d'une quinzaine de partis de la coalition, dont la formation politique du dirigeant emprisonné, n'a pas souhaité s'assoir à la table des négociations « faute de conditions réunies pour dialogue ». A contrario, Manuel Rosales, dirigeant emprisonné pendant plus d'un an et libéré il y a une semaine, lui appelle à « faire des concessions » et à « établir des accords minimaux » avec le gouvernement.http://www.rfi.fr/ameriques/20170109-venezuela-maduro-referendum-revocatoire-suspendu-tsj-julio-borges

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