Etats-Unis: dans le Maryland, Donald Trump peut compter sur ceux qui l'ont élu [Reportage]
Le président américain Donald Trump, le 26 janvier 2017 de la base aérienne d'Andrews, dans le Maryland.
REUTERS/Jonathan Ernst
Donald Trump est installé à la
Maison Blanche depuis deux semaines. Une période intense marquée par
des décisions qui ne font pas l’unanimité aux Etats-Unis, notamment ses
décrets sur la construction d'un mur à la frontière sud ou sur
l'interdiction de visas. Un juge a renversé son décret anti-immigration,
et l'on manifeste dans les grandes villes. Mais l’ambiance est
différente dans l’Amérique rurale qui a voté pour Donald Trump.
Reportage de notre correspondante.
De notre envoyée spéciale à Westminster (Maryland)« Je n’avais jamais voté auparavant. Pour moi, c’était une première. » Heather Cole est propriétaire du Molli’s Cafe, dans la rue principale de Westminster, dans le nord de l'Etat du Maryland sur la côte est des Etats-Unis. « Le plus important pour moi, c’est que nous n’avons pas de raison de nous occuper des autres pays, des autres gens. Nous devons prendre soin de nos concitoyens. Quand vous pensez que des vétérans dorment dans la rue, alors que nous prenons soin des migrants... Pour eux, l’école est gratuite. Elle n’est pas gratuite pour nous ! »
« J’étais content lors de l’élection de Nixon, de Reagan, mais jamais je n’ai été aussi heureux »
Le comté de Carrol a voté à 65 % pour Donald Trump. Même des démocrates, comme Robert Mathias, ont contribué à la victoire de l’iconoclaste candidat républicain. « J’ai voté Obama en 2008, dit ce dernier, j’ai même fait campagne pour lui. Mais son approche du monde était trop différente de la mienne, quand il a commencé à travailler avec les autres pays, et à s’aligner sur les Etats arabes du Proche-Orient. Je pense qu’il a perdu le contact avec les principes fondamentaux, avec la façon dont le peuple américain voit le monde. Il a essayé de changer l’équilibre des forces. »
C’est une préoccupation d’interactions avec le monde, c’est la politique étrangère qui a fait pencher Robert vers Donald Trump. Mais ce n'est pas le cas de James Reter, dont le choix à l'élection a plutôt été guidé par une réflexion domestique. « J’étais content lors de l’élection de Nixon, content lors de l’élection de Reagan, mais jamais je n’ai été aussi heureux, confie-t-il. Le problème de l’immigration est essentiel pour moi. Car tous ces étrangers qui viennent, tirent vers le bas le prix du travail. Les Américains ne trouvent plus de travail, et quand ils en trouvent, il sont obligés d’accepter des salaires très bas, car les migrants acceptent de travailler pour presque rien. »
Réunion de partisans de Donald Trump dans le Maryland, autour de notre correspondante Anne-Marie Capomaccio.
RFI / Anne-Marie Capomaccio
A Westminster, on est d’accord avec les décisions du président Trump. Le fait qu’Hillary Clinton ait gagné le vote populaire par 3 millions de voix de plus est balayé par Richard Rothschild, élu du comté : « Nous sommes une république constitutionnelle, rappelle-t-il. Les pères fondateurs savaient que la démocratie est juste un joli mot pour dire " le pouvoir à la meute ". Notre collège électoral a été mis en place pour éviter qu’une dizaine de grandes villes anéantisse le vote de toutes les autres régions. Le collège électoral fonctionne parfaitement. »
« Donald Trump n’est pas parfait, personne n’est parfait. Mais je tiens à rappeler aux manifestants que leur président n’était pas parfait non plus. Quand il était là, nous nous sommes plaints, nous avons manifesté, mais nous n’avons jamais troublé l’ordre public », explique Richard Rothschild. Cette Maison Blanche répond donc aux attentes. C'est encore le cas de Robin Frazier : « J’ai toujours été républicaine, depuis 1978, et toutes les valeurs pour lesquelles me suis battue, Trump se bat pour les mêmes choses. Je suis ravie d’avoir comme président un homme qui fait bouger les choses dans la bonne direction. »
Richard Rothschild, élu du comté de Carrol, dans le Maryland.
RFI / Anne-Marie Capomaccio
Tim Craig a été le directeur de la campagne Trump dans sa région, à un moment où personne ne croyait à la candidature du milliardaire. Pour lui, les deux premières semaines du nouveau président sont une divine surprise. « Je ne pensais pas qu’il avancerait aussi vite. Aux Etats-Unis, on a l’habitude des politiciens qui parlent beaucoup, et qui font la moitié des choses promises. Pendant ses dix premiers jours dans le Bureau ovale, il a tenu sept promesses de campagne. C’est remarquable ! », confie-t-il.
Et s’il fallait donner un conseil à Donald Trump, à Westminster, tout le monde est d’accord sur un point : il ne faut surtout rien changer au style de leur président. « Il est important qu’il reste sur le même rythme. Il doit se lever chaque matin en sachant qu’une bataille l’attend, et qu’il n’a pas d’amis à Washington. Ses seuls amis sont dans le peuple américain », assure Tim, indéfectible.
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