Affaire Fillon: la parole du candidat attendue avec nervosité dans ses rangs
François Fillon, candidat LR à la présidentielle, photographié à Paris devant son domicile le 1er février 2017.REUTERS/Christian Hartmann
La
semaine s'annonce cruciale pour le candidat du parti Les Républicains à
l'élection présidentielle. A 76 jours du premier tour, François Fillon
reste empêtré dans l'enquête sur les conditions de l'emploi et de la
rémunération de sa femme notamment. Il doit tenter de sortir de
l'ornière, en s'exprimant ce lundi 6 février 2017.
Celui
qui est encore le candidat du parti Les Républicains pour 2017 donne
une conférence de presse dans l'après-midi à son QG de campagne ce
lundi. L'opération de la dernière chance ? Cela dépend à qui la question
est posée. Pour un élu qui soutenait d'ailleurs un autre candidat
pendant la primaire, « ce n'est pas une opération de survie, François Fillon va plutôt remonter à cheval ». Autre ambiance chez cette députée, pour qui « sa parole est très attendue, par les élus et par les Français. Il faut que ce soit puissant, que ce soit un électrochoc. »Autrement dit, le message doit être à la hauteur de l'inquiétude qui ronge la droite et les électeurs. Jusqu'ici, François Fillon s'est montré résolu. Mais une inflexion de la ligne de défense n'est pas à exclure. Ses partisans doutent. Les remontées du terrain ne sont pas bonnes. L'affaire produit des effets dévastateurs dans les sondages. Quelque 68 % des sondés souhaitent que le candidat se retire. Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre décroche clairement.
Du coup, le camp de l'ancien Premier ministre cherche une alternative. Alain Juppé a une nouvelle fois fermement démenti ce lundi 6 février des informations de presse selon lesquelles il n’exclurait plus d'être le recours de son camp. « Non c'est non », a-t-il écrit sur Twitter, ajoutant : « Ecoutons notre candidat. » Le quotidienLe Figaro affirmait ce mardi que le maire de Bordeaux pourrait se laisser convaincre sous certaines conditions, et notamment l'accord du vainqueur de la primaire.
Les « plans B » se multiplient plus ou moins discrètement, notamment chez les quadragénaires et quinquagénaires du parti. Les adversaires politiques officiels de François Fillon, les autres candidats, sont quant à eux déjà passés à la suite. La cible de leurs attaques ne s'appelle plus François Fillon, mais Emmanuel Macron. Normal, c'est lui qui est désormais deuxième dans les sondages d'opinion, et donc potentiellement au deuxième tour avec Marine Le Pen, toujours fermement installée en tête.
Les deux parlementaires mentionnés plus haut sont d'accord sur un point : « Ce n'est pas au milieu du gué que l'on change de candidat. » Tout le week-end, ils ont répété le même argument-massue à leurs administrés parfois en colère : « Fillon ou le chaos, Fillon ou le retour de la gauche. » Manière d'écarter un possible plan B. « B comme bancal », glisse l'un de nos interlocuteurs. En soirée ce lundi ou mardi matin, M. Fillon réunira les parlementaires avant de retrouver le terrain. Il est annoncé à Troyes l'après-midi aux côtés de François Baroin. Un autre éventuel plan B...
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